Dans les coulisses du Grand Journal... à Cannes
Croisette, tapis rouge, stars et grands hôtels... Pendant douze jours, Cannes est sous les projecteurs et les journalistes du monde entier se pressent pour couvrir l’évènement: le Festival de Cannes. Parmi eux, Canal + a le monopole. Les plus gros moyens et un plateau monté chaque année en front de mer sur la plage du Martinez pour l’émission désormais culte, Le grand journal. Les acteurs les plus prestigieux y sont reçus. Strass, paillettes et glamour sont chaque soir au rendez vous et cette année, avec 1,26 millions de fidèles, l’audience a battu des records. Michel Denisot, Ariane Massenet, Laurent Vieil ou encore Yann Barthes, les chroniqueurs ont chaque soir leur moment de gloire, sous les projecteurs devant des milliers de téléspectateurs. Pourtant, dans les coulisses, hors du champ des caméras avant le direct, dans les bureaux de la rédaction on s’agite et sur le plateau les techniciens sont en pleine effervescence. Zoom sur une journée ordinaire dans les coulisses du grand journal.
Il ne faut pas se laisser impressionner par la façade imposante du Martinez. On entre, on traverse son hall luxueux, par chance on croise un people, puis on pénètre dans un couloir. Tapis rouge, lumière tamisée, pas un bruit. Au bout ,une porte sur laquelle il est inscrit « Grand Journal, salon Ebène ». On entre. On aurait pu s’attendre à un aménagement standing, à la hauteur de la réputation du lieu. Mais c’est une grande salle aménagée en salle de rédaction avec pas moins de 37 bureaux, tout autant d’ordinateurs et deux machines à café. Pas de cloison, on travaille ensemble. Chacun est à son poste. Le service chargé des commandes de matériel en tout genre, du rouleau de scotch au mobilier, les infographistes, les éditorialistes, les journalistes tout cela fait une longue liste ! On traverse le bureau de la rédaction et par une porte de secours toujours ouverte à cause du va-et-vient, on se retrouve dans l’arrière-cour du Martinez. Nettement moins pimpantes, les façades de l’hôtel sont quelque peu délabrées, des voitures de luxes sont garées par-ci par-là, au milieu de camions de livraison et des voitures du personnel de l’hôtel. Le parking, c’est l’endroit de la pause clope, où la joyeuse bande du grand journal discute. Il faut croire que cet endroit est propice à l’inspiration puisque des idées de sujet naissent ici. Un concours de rapidité de lecture pour se détendre et quelques éclats de rires plus tard, la mise en scène de la météo du soir est trouvée. Elle mettra au défi les invités de donner la météo du lendemain le plus vite possible : c’est ça Le Grand Journal. Une ambiance, une étroit en collaboration et surtout un esprit d’équipe. Cette équipe est dispersée. Il y a ceux qui travaillent dans le salon Ebène, et un peu plus loin, les monteurs. Il faut traverser le parking pour les trouver. Dans ce qui s’apparente plus à un garage qu’à des salles de montage, une vingtaine de monteurs fourmillent. On entre en soulevant le rideau de fer et là, cinq salles de montage d’environ 6 mètres carrés chacune dans lesquelles sont installés les monteurs, leurs ordinateurs et un climatiseur. Il faut dire que cette concentration d’électronique réchauffe considérablement l’atmosphère ! C’est là que sont fabriquées les animations, Le petit journal de Yann Barthes, la carte de la météo et tout les montages images. Devant leurs écrans, il y en a au moins trois par salle, leur table de mixage, les monteurs coupent, montent, démontent des images, calent le son. C’est un travail méticuleux et de patience mais toujours fait dans un esprit bon enfant. 13heures. Les estomacs crient famine ! Pas de buffet copieux au Martinez, simplement un sandwich au soleil entre collègues, toujours sur le fameux parking de l’hôtel. Pendant ce temps, de l’autre côté de la Croisette, les petites mains des techniciens s’affèrent sur le petit plateau. Minuscule plateau même. Il y a tellement de monde, le réalisateur, les cadreurs, les ingénieurs du son, de la lumière, les caméraman et l’énorme dispositif de sécurité, qu’il devient vite difficile de circuler. Tout va très vite, ça court, ça crie. L’énergie est à la fois stressante et stimulante. 14 heures, l’heure du conducteur. Autour de la table, le réalisateur lit le déroulé de l’émission et les techniciens se calent pour le direct. 16h45 heures des répétition de l’émission avec les chroniqueurs et derniers ajustements techniques. Rien n’est laissé au hasard de la date de naissance d’un invité à la petite blague en apparence spontanée, tout est orchestré, répété et c’est un peu dommage de le savoir. On fait entrer le public mis su son 31, le chauffeur de salle donne ses instructions. Pendant ce temps, l’action se passe en loge. Les néons au-dessus des glaces tirent les yeux, on entend les sèches cheveux ronfler, les coiffeurs, maquilleurs, stylistes s’activent autour des chroniqueurs qui, imperturbables relisent et s’imprègnent une dernière fois de leur texte. C’est parti pour une heure de métamorphose pour un peu moins de deux heures de direct. Après et seulement après l’émission - il est déconseillé d’aller y faire un tour avant- il sera l’heure d’aller trinquer au cocktail du Grand Journal. C’est un rituel sacré pour clôturer la soirée, jusqu’à ce que le lendemain, ça recommence…